vendredi 27 mars 2009

Traduction d'une critique de l'article précédent

(traduction de l'article disponible ici : http://web.mit.edu/mitir/2009/online/finding.html)


Le professeur Gillespie et al. en écrivant dans la revue internationale du MIT n'ont pas seulement identifié Parachimar, la ville où Osama Ben laden devrait se cacher, il ont aussi désigné trois bâtiments qu'ils pensent être probablement la cache de Ben Laden. Comme je suis originaire de la province frontalière du nord ouest, je trouve un peu étrange que Ben Laden se cache dans la seule ville majoritairement Shiite de toute la zone tribale du Pakistan.


Les professeurs de geographie de l'UCLA ont peut être utilisé des analyses spatiales pour trouver la cache de Ben Laden, mais il ont certainement survolél'histoire et l'anthropologie, qui aurait certainement expliqué les rivalités entre les Shiites de Parachimar et les supporters sunnites d'Osama Ben Laden. Ceci est encore un exeemple d'une analyse technique dévoyée par une méconnaissance du contexte socio-culturel et politique local.

Parachimar est une petite ville d'approximativement 20000 individus, qui sont presque exclusivement Shiites et qui appartiennent au tribus Turi et Bangash. Les homme de la tribu Turi du nord Waziristan avec d'autres militants de pays arabes et du Caucase ont attaqués ls Shiites ces dernières années, résultant dans la mort de centaines de Shiites. De plus, depusi que les hommes des tribus sunnites contrôlent l'accès terrestre entre Parachimar et Peschawar, l'approvisionnement en nourriture, médicaments et autres produits de première nécessité à destination de Parachimar ont été interrompus pendant des mois, obligeant les médecins à opérer sans anesthésie. L'approvisionnement en courant et en eau, qui a été rétabli récemment, est aussi resté interropu.

Je trouve difficile à croire qu'après avoir eu des centaines, si ce n'est des milliers de Shiites tués par les adeptes d'Osama Ben Laden, les shiites de Parachimar veuillent aider et abriter Osama Ben Laden.
Il est triste de voir que la presse nord américaine a largement ignoré cette tragédie qui s'est déroulée à Parachimar durant les deux dernières années. Il a fallu l'université et les étudiants de l'UCLA par mettre Parachimar sur une carte, mais seulement pour de mauvaises raisons.

Le professeur Gillespie et al. affirment "que l'une des questions politiques les plus importantes du moment est : où est Osama Ben Laden ? Même quand la crise du Darfour a tué des centaines de milliers de civils innocents; les bombardements par les drones américans et les combats dans les zones tribales du Pakistan ont forcé un demi million de réfugiés à vivre dans des conditions déplorables dans des camps, et la faim et la épidémies affrontés quotidiennement par le tiers monde, les auteurs croient encore que localiser Osama Ben Ladent est "est la plus importante question politique du moment". Même si Osama Be Laden était trouvé, quelles réponses pourrait-il apporter qui rendraient le monde meilleur ?

Enfin, je me sens concerné si les professeurs de l'UCLA sont pris au sérieux par les forces les "agités de la gachette" de l'OTAN, qui ont certainement des lacunes de renseignement terrestre dans les zones tribales et ne peuvent pas distinguer leurs amis de leurs ennemis, les shiites de Parachimar devant éviter les bombes larguées par les drone américains, pendant qu'ils se battent pour leur survie contre les talibans au sol.

vendredi 13 mars 2009

GEO 2.0, MIT et Ben Laden

En me promenant sur la toile, je suis tombé sur un article de la revue internationale du MIT. Il concerne une méthode élaborée par des géographes de l'UCLA pour retrouver Osama Ben Laden.



Bien que ce soit un article de vulgarisation, son côté très péremptoire et le nombre d'inexactitudes dans la méthode (soit disant scientifique) n'ont pu qu'interpeler le géographe de formation et géomaticien de métier que je suis. Je vous en livre la traduction illustrée que j'en ai fait. Les commentaires suivront dans un autre post ainsi q'une réaction qui ne s'est pas faite attendre...





Résumé :



Une des plus importantes questions politiques de ces temps est : où est Osama Ben Laden ? Nous utilisons des théories de la biogéographie associées à la théorie de la distribution et de l'extinction de la vie (théorie distance-decay, théorie de la biogéographie insulaire et théorie des caractéristiques physiques du vivant déterminant leurs aspects physiologiques et le comportement des individus) ainsi que des données issue de la télédétection (Landsat ETM+, Shuttle Radar Topography Mission, Defense Meteorological Satellite Program, QuickBird) au travers de trois niveau d'échelle spatiale (mondiale, régionale, locale) pour identifier où se situe le plus probablement Ben Laden.


Nous estimons que notre travail implique la première approche scientifique pour établir sa position actuelle. Les méthodes sont reproductibles et peuvent être mises à jour avec de nouveaux renseignements obtenus de la communauté de l'Intelligence U.S.



Introduction :



Ben Laden demeure libre. Parce que isolé des opérations quotidiennes d'Al-Qaeda, La leadership de Ben Laden n'est plus un élément déterminant dans l'efficacité du groupe.
Pourtant l'image du démagogue barbu reste une source d'inspiration pour les ennemis de l'Ouest.



Où est-il ?


Durant ses auditions avant le Senate Intelligence Comittee, le directeur désigné de la CIA, Leon Panetta a souligné la chasse à Osama Ben Laden comme une priorité pour la nouvelle administration. Il reste le terroriste le plus recherché par le FBI. Un certain nombre de commandants d'Al-Qaeda ont été capturés ou tués, incluant Mohammed Ataf, Mohammad Saleh, Khalid Shaikh Mohammed et Abu Zubaydah.


Et pourtant malgré sept années d'espionnage et une récompense de 25 millions de dollars pour sa capture, le mystère de Ben Laden persiste. Peut-être que la CIA elle-même a échoué avec touts les gadgets , théories que le monde n'ait jamais connu pour emmener Ben Laden devant la justice. Le public, d'un autre côté, n'a jamais eu l'air du tout de s'impliquer dans le débat sur la chasse à l'homme, pas plus que la communauté scientifique n'a pu offrir une seule hypothèse valide sur le sujet.


Durant des conversations informelles au Département de géographie de l'UCLA, nous avons commencé à nous demander si les théorie de la biogéographie que nous utilisons tous les jours, théories qui prédisent comment les plantes et les animaux se répartissent dans l'espace et dans le temps , employées en conjonction avec des images satellite accessibles au grand public, pouvaient éclairer un peu la question.


Les résultats de cette « rêverie », présentés ci-après, sont nos idées et expérimentations. En portant à connaissance ces méthodologies, nous espérons qu'une discussion attendue depuis longtemps puisse ramener Ben Laden sur le devant de l'opinion publique.


Fidèle à la méthode scientifique, un biogéographe démarre avec la meilleure information disponible, émet un ensemble d'hypothèses, et utilise des théories et technologies pour arriver à une hypothèse progressivement validable. Il y a eu des avancées significatives récemment dans la théorie de la biogéographie et dans les images issues de la télédétection pouvant être utilisées pour pour faire des propositions vérifiables sur la position actuelle de Ben Laden.


La théorie « distance-decay » et celle de la biogéographie insulaire sont deux théories de la biogéographie qui peuvent être utilisées pour identifier la position de Ben Laden à des échelles mondiales et régionale.

La théorie « distance-decay » établit que que si on s'éloigne d'une position précise, il y a une réduction exponentielle dans le renouvellement des espèces et une plus faible probabilité de trouver la même composition d'espèces. La théorie de la biogéographie des îles établit que des îles grandes et proches auront de plus grand taux de migration et auront plus d'espèces avec des taux d'extinction plus faibles que les îles petites et isolées.

Ces théories peuvent être utilisées à des échelles spatiales variables pour avancer la position actuelle de Ben Laden basé sur sa dernière position connnue. La théorie « distance-decay » prévoirait qu'il soit plus proche du dernier point ou il fut signalé, par extension dans une région ayant des similitudes dans l'environnement physique et la composition religieuse (c'est à dire, des convictions religieuses et politiques similaires).

Par exemple, plus il bouge loin de sa dernière position connue vers les parties laïques du Pakistan ou de l'Inde, plus forte est la probabilité qu'il soit capturé ou éliminé, La théorie de la biogéographie insulaire prévoit que Ben Laden est plutôt dans une grande ville que dans une petite et isolée où le taux d'extinction serait plus fort. Enfin, des images de hautes résolutions d'une ville peuvent être entreprises pour identifier des bâtiments qui correspondent aux habitudes de vie de Ben Laden.


Par exemple, il aurait un petit entourage de gardes du corps, nécessitant un édifice contenant au plus trois pièces. (voir tableau 1 pour une liste complète des habitudes de vie pour déduire les exigences de structure d'un bâtiment).


Le public, dispose aussi maintenant d'un certain nombre de nouveau outils de télédétection afin de mettre en œuvre ces théories pour créer des hypothèses vérifiables. Il y a eu plus de 73 lancement de satellite d'observation de la terre entre 2000 et 2007.


La plupart de ces satellites peuvent être utilisés pour examiner les caractéristiques naturelles et celle crées par l'Homme à la surface de la terre. Bien que ces satellites et capteurs ne soient pas aussi sensibles que les satellites de renseignement américains, certain peuvent être assez précis pour élaborer de hypothèse valables sur où est la position actuelle de Ben Laden.


METHODES :

Trois échelle d'analyse spatiale (mondiale, régionale, locale) ont été examinées pour identifier la position actuelle de Ben Laden la plus probable (10).


Osama Ben Laden a été vu la dernière fois par des observateurs étrangers à Jalalabad, Afghanistan, le 13 novembre 2001, et, selon le trafic radio, il a été entendu la dernière fois dans une transmission depuis Tora Bora le 28 novembre 2001 (Schéma 1) (11).


A l'échelle mondiale, nous avons utilisé sa dernière position connue (Tora Bora) pour des cartes de probabilité « distance-decay » sur des images satellite.


A une échelle régionale, nous avons superposé la carte « distance-decay » sur les ilots de ville pour identifier les villes avec la plus forte probabilité d'occurrence de Ben Laden, en s'appuyant sur la théorie de la biogéographie des îles.


A l'échelle locale, nous avons systématiquement quadrillé la ville avec la plus grande probabilité d'occurrence, c'est à dire avec la plus grande probabilité d'héberger Ben Laden, pour identifier les édifices correspondant à ses six caractéristiques de mode de vie (voir tableau 1). Les détails sur toutes les images satellites et les méthodes utilisées sont dans l'appendice 1.


Quand nous avons appliqué un modèle « distance-decay » à sa dernière position connue depuis 2001, le FATA, ou la zone tribale administrée fédérale de Kurram, a eu la plus forte probabilité d'accueillir Ben Laden (98 %) (schéma 3).


Il y avait 26 îles urbaines dans un rayon de 20 km à partir de sa dernière position connue dans le nord ouest de Kurram. (figure 5). Parachimar figurait comme la plus grande des quatre dernières villes isolées (schéma 4). Des images de l'éclairage nocturne montrent aussi que Pachaminar est la ville la plus près de sa dernière position connue et de loin la ville la plus lumineuse de nuit dans Kurram (schéma 5).


Quand nous avons entrepris une recherche systématique des bâtiment dans la ville de Pachaminar, cette approche résulta dans trois édifices qui correspondaient à six caractéristiques d'habitude de vie de Ben Laden (Tableau 1) et 16 structures qui correspondaient à 5 caractéristiques d'habitude de vie.


L'échelle mondiale


Il y a quelques rapports publiés concernant la position actuelle mondiale ou locale de Ben Laden. Un provient d'une lettre de Atiyah Abd al-Raman écrite à Abouh Musab al-Zarqawi, le commandant en second présumé de Ben Laden, daté du 11 décembre 2005 (12). Elle suggère que lui et la direction d'Al-Qaeda étaient basés dans le Waziristan, une région du Pakistan à l'époque. Cependant, il est difficile de croire qu'une lettre soit écrite par un officier d'un tel rang divulgant la position de Ben Laden.


Une autre hypothèse alternative est qu'il réside dans le sud ou le nord du FATA où il y a une activité talibane (afghane et pakistanaise) plus signicative.


A une échelle mondiale, la théorie "distance-decay" suggère que la position actuelle d'Osama Ben Laden n'est pas aléatoire, et sa probabilité d'occurence décroit exponentiellement avec son éloignement de sa dernière position connue (5-7).


Nos résultats basés sur sa dernière posisiton connue en 2001, indiquent qu'il y une probabilité de 98 % qu'il soit dans Kurram, au Pakistan et une probabilité de 86,6 % qu'il soit dans l'un des sept FATA.


Les FATA ont été longtemps hors du contrôle du gouvernement central et on servi de réservoir de militants islamistes travaillant à changer les gouvernements dans Kabul et Islamabad depuis les années 70.


En se basant sur le dernière position connue de Ben Laden à Tora Bora, nous esttimons qu'il doit avoir voyagé 3.1 km par un col à 400à mètres en hiver pour entrer à Kurram au Pakistan. Le faire doit avoir été extrêmement difficile pour un homme de 44 ans atteint de diabète.


Kurram est entouré de trois côtés par la frontière afghane (connue comme la ligne Durand), qui coupe essentiellement tout droit une ceinture Pashtoune à cheval sur la frontière. Il n'est pas sûr qu'il se soit dirigé vers l'Afghanistan après avoir quitté Tora Bora, si seulement le faire avait signifié abandonner les montagnes pour un paysage plus ouvert.


L'échelle régionale


Parachinar à une longue histoire comme zone d'accueil de durant l'invasion soviétique de l'Afghanistan durant les années 80, de sorte qu'il contient très tprobablement un grand nombre de soldats talibans qui traversent de la en Afghnistan.


Résidant près ou dans une grande ville devrait réduire les chances pour Ben Laden de s'exposer et d'être éliminée, à cause d'un raid militaire dans une petite ville ou un édifice isolé. Des villes plus petites réduiraient grandement sa sécurité et sa confidentialité, et il y a seulement un petit nombre d'édifices qui apparaissent bien protégés dans de plus petites villes (schéma 7).


L'image de l'éclairage public nocturne révelle en outre que Parachimar est une des villes les plus lumineuses dans les FATAs après la ville de Miram Shah dans le nord du Waziristan, à 102,3 km de là. La plupart des villes à cet endroit ont de petites ou aucune signatures lumineuse.


Si la ville de Peshawar tombait sous le contrôle des talibans, la recherche de Ben Laden deviendrait significativement plus difficile à cause du trop grand nombre d'édifices dans cette ville comparé au relativement petit nombre d'édifices dans les FATA.


L'échelle locale


En se basant sur les caractéristiques de vie d'Osama Ben Laden, trois édifices devraient être surveillés attentivement pour valider l'hypothèse qu'il soit localisé dans l'un d'entre eux. Les édifices A, B et C sont les mieux fortifiés et quelques unes des plus grandes habitations résidentielles dans la ville de Pachaminar. Les structures A et C sont des habitations et la structures C semble être une prison. Cependant, si c'est une prison, elle a l'un des jardins les mieux entretenus dans la ville de Pachaminar.


Il y a également 16 édifices qui correspondent à 5 des caractéristiques de vie de Ben Laden (schéma 6 et tableau 2-1). Si l'on suivait cette approche, on en déduirait qu'il est localisé dans un des trois édifices.


D'un autre côté, il y a une croyance populaire que Ben Laden réside actuellement dans une cave. Une cave devrait avoir une entrée scellée, devrait être chauffée et ventilée, et avoir du ravitaillement effectué mensuellement ou annuellement.


Nous pensons que la plupart de ces pré-requis aurait des manifestations physiques facilement visibles depuis l'espace, et que l'hypothèse de la cave n'est pas probante, mais pourrait être testée.


Conclusion et implications


Nos conclusions résultent de l'application d'un modèle qui, comme tous mes autres modèles, faits des assomptions critiques. Ce que nous avons tenté de démontrer est qu'il est possible d'indiquer où est Osama Ben Laden en extrayant où il est le moions probable qu'il soit et en fournissant des hypothèses évolutives qui peuvent être testée, et acceptées ou rejetées, comme toute autre science.


L'imagerie à haute résolution des tous les édifices dans les FATAS est actuellement disponible pour un grand nombre de satellites commerciaux avec une résolution de 40 cm par pixel; cependant, les images satellites librement accessibles peuvent être suffisamment précises pour être un risque quand à la sécurité dans la région (13-14).


Par exemple, dans une tentative d'aide à l'effort humanitaire après le 8 octobre 2005 et le tremblement de terre dans le Cachemire, de nombreuses agences humanitaires internationales ont posté des images satellites à haute résolution sur le web. Le gouvernement pakistanais à obligé à ce que l'on retire ces images car il avait peur que la sécurité au Cachemire soit compromise.


Peut être qu'il est trop tard pour embrasser cette technologie et créer des bases de données publiques concernant des modèles et hypothèses sur la position actuelle de Ben Laden.


La communauté U.S. du renseignement a au moins trois agances qui ont été impliquées dans la recheche de Ben Laden. La NSA casse des codes et surveille les communications, la National Geospatial Intelligence Agency fait des cartes et analyses des photographies de surveillance, et le National Reconnaissance Office fournit de l'imagerie satellitaire.


Tous ensembles, la communauté du renseignement américain a dépense plus de 50 milliards de dollards pour des activités de renseignement la seule année dernière. Idéallement, un peu de cet argent aurait pu être dépensé à chercher Ben Laden et la communauté du renseignement US aurait pu faire des rapports publics sur toutes les données collectées de 2001 à 2006.


Les trois agences mentionnées ci-dessus devraient aussi infirmer les hypothèses que Osama Ben Laden est :


1- localisé dans la région de Kurram au Pakistan


2 - localisé dans la ville de Parachinar


3 - et dans un des trois bâtiments supposés.


Ces méthodes sont reproductibles et pourraient être facilement mise à jour quand de nouvelles informations seraient obtenues de la communauté du renseignement sur sa dernière position connue.







Schéma 2. Modèle "distance-decay" exponentiel de la position de Ben Laden.



Schéma 3. Modèle probabiliste de la position actuelle de Ben Laden basé sur la théorie "distance-decay" à l'échelle mondiale





Schéma 4. Analyse régionale des îlots-villes dans un rayon de 20 km à partir de la dernière position connue de Ben Laden.






Schéma 5 . Analyse régionale des îlots-ville des FATA du Pakistan à l'aide d'images de l'éclairage nocturne.